Résultats du CEP session 2022 : Ce que nous révèlent les indicateurs de performance au plan régional et national
Les résultats du Certificat d’Etudes Primaires (CEP) sont connus depuis le 18 juin dernier. Le taux de réussite national s’élève à 63,18% mais au fond, des disparités régionales, des forces et des faiblesses spécifiques sont révélées par les indicateurs de performance enregistrés. Quelle analyse peut-on en faire ?
Au terme des compilations des résultats par la Direction générale des Examens et Concours (DGEC), 256 477 candidats dont 139 236 filles et 117 241 garçons sur 405 947 présentés, ont passé avec succès le diplôme de CEP, soit une moyenne nationale de 63, 18% de succès contre 59,32% l’année dernière.
Outre ces extrêmes, les premières caractéristiques remarquables se rapportent à la tendance des performances à s’équilibrer car 79,92% des régions ont entre 69 et 60% de taux de réussite contre seulement 46,15% en 2021. Ce nivellement vers un niveau moyen, voir satisfaisant peut être fondateur d’un accès équitable à l’éducation de base et de hausse du niveau de sa qualité si la tendance se maintient sur les prochaines années.
Cette relative stabilité peut également se rechercher dans l’absence de contre-performance dans les résultats par région, mieux, la région du Nord qui avait le plus faible taux l’année dernière, enregistre l’une des plus fortes progressions avec 11 points de plus par rapport à l’année dernière. Confirmation en revanche pour l’Est qui non-seulement, conserve son premier rang, mais reste aussi dans les mêmes proportions de succès que l’année dernière.
Au niveau des performances par genre, il n’y a pas eu d’écart considérable entre garçons et filles sur ces 5 dernières années même si ce sont les garçons qui font chaque année la course en tête. La parité au niveau des effectifs présentés est mise à mal et l’avantage est désormais pour des filles. À titre d’illustration , en 2017, il y avait 197 334 filles pour 174 812 garçons présents à l’examen contre 225 498 filles et 180 259 garçons en 2022. L’effectif des filles se sera donc accru 5 fois plus que celui des garçons en 5 ans.
Les conséquences de la crise sécuritaire sur les résultats pendant cette même période sont évidentes d’autant que depuis les 72,32% de taux de succès en 2017, cette performance n’a plus jamais été rééditée. Le pire résultat sur cette période est celui de 55,11% en 2019. La performance atteinte en 2022 est plus bas que la cible visée par le PDSEB de près de 37,6 points de pourcentage.
Outre, les crises sécuritaire et sanitaire, l’environnement scolaire aura été marqué par des mouvements de grève à répétitions et une certaine instabilité institutionnelle. Si l’on indexe alors à ces résultats, les performances isolées de certains enseignants qui en vrais ‘’résistants ’’, ont atteint des taux de 100% à l’image de Kotim Ouédraogo avec ses 44 élèves déplacés internes, on peut globalement féliciter les acteurs pour cette performance acquise au prix de nombreux sacrifices.
DCRP/MENAPLN.