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  • Burkina Faso / Unité - Progrès - Justice

Nutrition intelligente au Burkina : quand les champs et jardins scolaires équlibrent la ration alimentaire des élèves

Deux ans après son lancement, le projet de repas scolaires à base de produits locaux pour une nutrition intelligente au Burkina Faso (PRSNI-BAD), financé par le Fonds japonais pour le développement des politiques et des ressources humaines (PHRDG) et administré par la Banque africaine de développement (BAD) avec comme observateur l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), a atteint son échéance initiale au 31 mars 2022. A cette étape de sa mise en œuvre,  quels sont les résultats sur le terrain ? Entre production dans les  champs et jardins scolaires, séances de sensibilisation et de démultiplication de la préparation des mets locaux, santé-hygiène,  nous vous présentons un environnement et une vie scolaires transformés dans 25 écoles des communes de Kombissiri et de Toecé dans le Bazèga, visitées par nos équipes du 11 au 16 avril 2022.

 

 

Selon les termes de la lettre de l’accord de financement, le  projet de repas scolaires à base de produits locaux pour une nutrition intelligente au Burkina Faso (PRSNI-BAD), avait cours du 2 juin 2020 au 31 mars 2022 mais  il a connu une prorogation  accordée par la BAD allant du 31 mars 2022 au 31 mars 2023.

 

Le contexte et la vision incarnée

 

  Projet inscrit dans le droit fil de l'initiative  présidentielle  du Burkina Faso qui ambitionne de « veiller à ce que chaque enfant en âge d’aller à l’école reçoive au moins un repas par jour de bonne qualité et en quantité suffisante », le PRSNI-BAD  intervient dans un contexte national de prévalence de la dénutrition, supérieure aux seuils définis par l’OMS indiquant l’existence de problèmes de santé publique, avec une prévalence de la malnutrition aiguë globale de 7,6 % et une prévalence de la malnutrition chronique de 27,3 % chez les enfants de moins de cinq ans.

 L’objectif général est de contribuer à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages ruraux vulnérables et des enfants en âge d’aller à l’école au Burkina Faso. C’est un ambitieux programme qui permettra notamment d’améliorer la disponibilité des aliments pour un approvisionnement optimal dans les cantines scolaires et mis en œuvre dans 8 communes des provinces du Bazèga, des Balé et du Ioba en synergie avec le programme national de santé, d'hygiène et de nutrition en milieu scolaire, qui vise à créer les conditions optimales propices à la réussite scolaire de chaque enfant du pays.

 

Domaine d’intervention et acquis du projet

 

Articulé sur deux composantes principales  que sont  le renforcement des capacités pour gérer plus efficacement le programme de repas scolaires et  le renforcement des capacités et lien entre les agriculteurs locaux et le programme, le projet est d’un coût global  de 99 000 dollars US. Au nombre des acquis dans ces communes, 70 écoles primaires pilotes ont été sélectionnées et dotées en materiel de jardinage et de cuisine pour la mise en place de 70 jardins scolaires et de 70 champs scolaires au bénéfice de 18 533 élèves dont 9 213 filles. Grâce à un accompagnement en intrants et matériels agricoles, 25 189 kg de vivres locaux ont été produits en plus des vivres collectés.

Conséquences,  un menu local varié et équilibré, servi aux enfants  dont le babenda, le gaonré, le gnon, le haricot au couscous ou le tô. Des mets locaux bien assaisonnés  à la sauce légumes par des cantinières dont les capacités ont été renforcées comme nous avons pu le constater lors de séances de démultiplication savamment menées. Un savoir faire  qu’elle transposent chez elles. Le mimétisme  prend forme également chez les élèves à l’image de Fadilatou, cette élève de la classe de CM2 de l’école de Nagnimi qui nous a confié disposer de son petit jardin potager à la maison.

 

 

Enjeux et perspectives

 

 

Malgré des défis majeurs tels que  la question de la disponibilité permanente de la ressource eau pour une production optimale au niveau des jardins scolaires et l’utilisation effective et de façon conséquente de la fumure organique dans les champs et les jardins scolaires en vue de meilleurs rendements, le Chargé du projet,  Innocent Bamouni,  reste convaincu que, « la mise à l’échelle de ce projet est une nécessité au regard des résultats obtenus car la promotion de la production à l’école à travers la mise en place des jardins et des champs scolaires, reste la principale alternative pour une pérennisation de la cantine scolaire en vue de l’amélioration de l’état nutritionnel et des rendements scolaires des élèves bénéficiaires. L’Etat selon le Directeur de l’Allocation des moyens spécifiques aux structures éducatives, Roger Ilboudo, débourse annuellement  près de 19 milliards de FCFA pour la ration de 3 500 000 élèves pendant seulement  un trimestre. Des initiatives  du genre  PRSNI sont donc de celles qui peuvent  contribuer à une cantine scolaire endogène pérenne  sur toute l’année scolaire car  la cantine scolaire assistée par l’Etat, est beaucoup trop coûteuse pour  envisager couvrir les besoins de l’année.

 

D’ores et déjà, l’implication effective des autorités provinciales et communales,  et l’intérêt suscité chez les élèves, les enseignants et les communautés, montrent que l’alternative des repas scolaires à base des produits locaux, est porteuse. L’une des plus-values  associées à ce projet, est la dimension santé-hygiène très bien intégrée dans la majorité des écoles où les toilettes,  les cours de récréation et les dispositifs de lave-mains forcent l’admiration.

DCRP/MENAPLN.