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Mémoire et patrimoine de l’école burkinabè : Retour sur bientôt 75 ans de vie du ‘’Yamwaya’’ de Ouahigouya

L’école burkinabè conte son histoire dans notre série d’historique sur les plus vieux établissements scolaires de référence au plan national. Nous vous transportons aujourd’hui dans la légende du lycée polyvalent Yamwaya, autrefois, Cours Normal de Ouahigouya, destiné à la formation des instituteurs du Soudan Français. Entre souvenirs, réformes et perspectives, l’établissement a su s’adapter. Les acteurs de l’intérieur nous ouvrent les pages de ce patrimoine architectural, éducatif et d’un passé nostalgique.

Situé à l’Est de la ville, le Cours Normal de Ouahigouya ouvrait ses portes en novembre 1948 sur une superficie de neuf (09) hectares avec pour objectif, la formation des instituteurs du Soudan français avant de devenir dès 1958, le « Cours Normal Antoine Roche » en hommage à son Directeur mort accidentellement. Sous l’ère de la révolution du 04 Août, il est rebaptisé en octobre 1984, lycée Yamwaya.

De sa vocation de formation initiale d’élite enseignante coloniale française, l’établissement se mue donc en lycée d’Enseignement général jusqu’en 2007-2008 et l’ouverture d’une classe de 1ère C pour accueillir les meilleurs élèves des établissements de la région du nord. Depuis 2018, une orientation stratégique fondamentale à travers le projet d’introduction de l’Enseignement technique dans les établissements d’Enseignement Général, fait du Yamwaya un lycée polyvalent qui dispense en plus, des cours en Électrotechnique et en Agro-alimentaire.

 Aujourd’hui fort de ses trois mille (3000) élèves dont 329 déplacés internes répartis entre 44 salles de classes pour 105 professeurs, le lycée polyvalent Yamwaya dirigé par Yaya SE, retrouve peu à peu sa dimension de locomotive et de référence régionale, nationale et africaine d’autrefois. En 74 ans de parcours, ce sont des milliers d’intellectuels formés dont parmi les plus célèbres, dans divers domaines de compétences, les deux derniers présidents de l’Assemblée Nationale, feu Salifou Diallo et Bala Sakandé, Léandre Bassolet, président du HCRUN, Colonel André Rock Compaoré, actuel Grand Chancelier, le magistrat Abdoulaye BARRY ou les journalistes, feu Roger Nikièma directeur de la radio Salankoloto et Édouard Ouédraogo de l’Observateur Paalga. Au compte du Mali, feu le député Karamoko Tall et pour le Sénégal, l’ancien ministre Ibrahim Fall, sont également d’anciens disciples du temple.

Aujourd’hui, avec 45,10% de taux de réussite au BEPC, 49,53% au BAC D, 41,17 au BAC C et 83,33% au BEP agro-alimentaire, le lycée maintient la flamme de la qualité comparativement aux moyennes nationales. Néanmoins, le proviseur appelle de vive voix à la réfection des infrastructures affectées par l’usure du temps et surtout la réalisation de la clôture du domaine malgré trois tentatives sous la houlette des parents d’élèves et d’anciens élèves dont la dernière stoppée en 2017 par le décès de Salifou Diallo. En rapport avec sa nouvelle vocation technique, le lycée a besoin d’une réadaptation de ses installations aux besoins du moment et la construction de salles de classes supplémentaires.

Les données ayant alimenté cet article sont tirées d’un document de recherche assez fourni, réalisé par l’ex proviseur Ouattéba Ouédraogo qui, avec son successeur actuel, posent ainsi les bases de la numérisation de précieuses archives et d’histoire vivante de cette vieille termitière qui n’arrête pas de se construire et de se réinventer.

DCPM/MENAPLN.