LE PRESIDENT ROCH MARC CHRISTIAN KABORE DU BURKINA FASO

« LEVE LA MAIN »

Aujourd’hui dans le monde, bien que plusieurs pays enregistrent des progrès notables en matière d’éducation et de formation, le Continent africain reste confronté à des difficultés et des menaces de toutes sortes qui ralentissent l’expansion de son système éducatif. En effet, malgré les multiples efforts consentis dans ce secteur, la plupart de nos états se trouvent encore aujourd’hui dans l’impossibilité de scolariser la totalité des enfants en âge d’aller à l’école.

Selon les rapports récents sur l’Education, plus de 250 millions d’enfants dans les pays en développement en âge de fréquenter l’école primaire ne sont toujours pas scolarisés et plus de 700 millions d’adultes ne savent ni lire ni écrire. CETTE SITUATION EST INACCEPTABLE !

Et comme si cela n’était pas suffisant, la plupart des statistiques sur la démographie montrent que l’ensemble des pays en développement verront leur population doubler dans les 10-15 prochaines années avec comme risque de voir exploser la demande éducative.

Une contrainte non moins importante ralentit l’expansion de l’éducation sur le continent africain et dans le monde. Il s’agit de la question de la soutenabilité financière du secteur et pour laquelle si des solutions durables ne sont pas trouvées, l’atteinte des Objectifs de Développement Durable aura du mal à se réaliser même au-delà de 2030.

En effet, le besoin de financement extérieur supplémentaire pour permettre la réalisation de l’ensemble des Objectifs de Développement Durable en matière d’éducation en 2030 est estimé annuellement à une quarantaine de milliards de dollars américains.

Et sur cette question de financement, la Communauté internationale s’était engagée lors du Forum de Dakar en 2000, à mobiliser plus de ressources au profit des pays pauvres pour financer le secteur de l’éducation dans toutes ses composantes. 

A ce jour, force est de constater que malgré cet engagement, les moyens financiers mis à la disposition des pays pauvres ne sont pas encore à la hauteur des promesses et montrent même depuis une dizaine d’années, des signes d’un essoufflement inquiétant.

Ce faible engagement de la Communauté internationale n’a pas permis en 2015, d’atteindre les Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) en matière d’éducation et qui a obligé celle-ci à reporter ces objectifs en 2030 à travers les Objectifs de Développement Durable (ODD) en son objectif 4 qui vise à « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité sur un pied d’égalité… ». Il reste neuf (9) ans avant cette nouvelle échéance et si des efforts considérables ne sont pas faits, le rendez-vous de 2030 risque d’être encore un échec en matière de financement de l’éducation.

C’est pourquoi, le Sommet mondial de l’éducation qui doit se tenir les 28 et 29 Juillet 2021 à Londres sous la co-présidence du Premier Ministre Boris Johnson et le Président Kenya Uhuru Kenyatta, constitue une opportunité unique de prendre des engagements fermes en vue de transformer l'éducation et de bâtir l'avenir de plusieurs millions d’enfants dans le monde.

Il est vrai que le monde traverse aujourd’hui une période difficile, conséquence des bouleversements dus à la pandémie à COVID-19, aux menaces terroristes, aux guerres fratricides et à la mal-gouvernance économique et politique. Cette nouvelle donne est certes porteuse de difficultés mais elle ne saurait nous détourner du secteur éducatif qui représente un levier important de développement de nos pays.

La 4^èmeCampagne de mobilisation des ressources du Partenariat Mondial pour l’Education financera le nouveau Plan stratégique qui couvre la période 2021-2025. L'objectif de cette 4^èmecampagne est de collecter auprès des donateurs, au moins cinq (5) milliards de dollars sur 5 ans pour aider 88 pays où vivent 82 % des enfants non scolarisés dans le monde en vue de transformer radicalement leur système éducatif.

La tenue du Sommet Mondial sur l’éducation est le témoignage éloquent de la volonté du Partenariat Mondial pour l’Education à œuvrer pour la recherche de solutions idoines en vue d’assurer un développement durable et une expansion du secteur de l’éducation en Afrique et dans le monde.

L’organisation de ce 4^ème Sommet souligne enfin la place grandissante que prend le Partenariat Mondial pour l’Education dans le processus de concertation et d’information des acteurs du système éducatif autour des problèmes préoccupants qui entravent dans nos pays, le développement de ce secteur qui constitue l’épine dorsale de nos économies.

Par conséquent, j’invite l’ensemble des Partenaires Techniques et Financiers et toutes les bonnes volontés à se tenir solidaires du Partenariat Mondial pour l’Education et de l’accompagner dans cette noble mission de mobilisation de ressources complémentaires en vue de garantir une expansion durable du secteur de l’éducation en Afrique et dans le monde et apporter ainsi des réponses appropriées aux attentes de nos populations en matière d’éducation.

Je lève la main en signe de mon total soutien au Sommet Mondial sur l’Education et à la transformation du secteur de l’éducation et je m’engage à consacrer progressivement 30% du budget de l’état à l’ensemble du système éducatif sur la période 2021-2025.

Roch Marc Christian KABORE

Président du Faso