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  • Burkina Faso / Unité - Progrès - Justice

"Le programme de l'éducation en situation d'urgence met l'accent sur les chapitres essentiels et les exercices...", dixit François COMPAORE, Directeur général en charge de la Recherche en éducation

Les acteurs du Ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales travaillent en synergie pour apporter une réponse à la crise de l’école durement affectée par la nébuleuse terroriste qui a mis des milliers d’enfants hors des chemins de l’école. Au nombre de ces intervenants, on note l’ébauche d’énergies de la Direction générale de la Recherche en Education et des Innovations pédagogiques et nous avons tendu le micro à son premier responsable, monsieur François Compaoré, à l’issue de la rencontre du 24 janvier sur l’éducation en situation d’urgence.

Le Directeur général, François Compaoré a expliqué que la crise sécuritaire a un impact sérieux sur l’éducation et dit savoir la raison: « La raison est toute simple. Lorsque l’école fonctionne, cela veut dire que les institutions de l’Etat fonctionnent. Dans tous les pays du monde où il y a des problèmes d’insécurité, l’école est toujours touchée. Egalement toucher l’école, c’est saper l’avenir. Conscients de cela, nous nous sommes dit que l’avenir de ces enfants de notre nation ne peut pas être sapé parce que si demain ces enfants n’ont pas réussi leur avenir, ils constituent une nouvelle relève pour les terroristes. ».

A la question de savoir les actions que sa direction entreprend, monsieur Compaoré a cité l’éducation en situation d’urgence que le Ministre en charge de l’éducation nationale appuie fortement : « Le ministre est particulièrement attaché à cette question et plusieurs actions ont été menées avec son appui. Vous savez que des enfants ont été obligés de fuir, des parents ont même quitté le village, des enseignants ont été obligés de quitter leur poste pour sauver leur vie. Et lorsque l’occasion permet de reprendre l’école pour ces enfants, nous savons que l’année scolaire est réduite. Nous avons alors réfléchi en tant que éducateurs pour dire que le bon enseignant, c’est celui qui est capable d’adaptabilité. Et l’adaptabilité c’est à la fois l’organisation des contenus et du dispositif méthodologique pour un enseignement de qualité ».

Selon le directeur général en charge de la recherche en éducation, des réajustements ont été opérés et le premier semestre sera consacré à rattraper le retard de l’année passée. L’année scolaire 2019-2020 commencera alors pour ces écoles à partir du deuxième semestre de 2020, « soit 4 mois pour chaque année scolaire et nous devons trouver un programme adapté », a-t-il fait observer.

Il a souligné que les programmes adaptés ne sont pas du tout nouveau ; il a donné l’exemple du des cours du soir et même des crises antérieures qu’a connues le pays : « La crise de l’éducation d’octobre et novembre 1980 qui a mis fin à la troisième République a paralysé l’école pendant deux mois et les enseignants ont essayé de s’adapter à la reprise ». En revanche, poursuit-il, « nous nous sommes dit qu’il était bon qu’on ait une conduite uniforme pour l’ensemble du pays et nous proposons quelque chose de permanent qui serve même à la fin de la crise. Par exemple si une école a une crise particulière, on pourra mettre en place un dispositif qui permette aux élèves d’avancer en leur faisant apprendre beaucoup de choses.

A en croire le Directeur général en charge des questions d’innovations dans le secteur de l’éducation, le programme de l’éducation en situation d’urgence met l’accent sur les chapitres essentiels et les exercices, sur l’inter action entre les élèves et l’enseignant avec la pédagogie des grands groupes et la pédagogie différenciée. Toujours selon lui, cette approche permet d’aller vite et avec l’évaluation formative, de rattraper le retard.

Cependant, il a rejeté l’idée selon laquelle l’éducation en situation d’urgence est une éducation au rabais : « D’abord il mieux vaut une éducation au rabais que pas une éducation. Mais ce programme n’est pas une éducation au rabais », a-t-il asséné.

Il a justifié la méthode en estimant qu’elle marche lorsque l’enseignant, conscient de sa responsabilité, travaille avec des élèves qui veulent apprendre. « Nous savons que les élèves veulent apprendre, il faut juste les encourager», a-t-il conseillé.

Dans l’esprit de la résilience, le Directeur général a également évoqué d’autres actions en cours telles que l’éducation par la radio; cette expérience a été expérimentée en Inde durant la rébellion Tamouls. Elle consiste à rejoindre les enfants à la maison par la radio quand ils n’ont pas la chance d’aller à l’école pour leur donner un rudiment de formation pour leur permettre de ne pas oublier ce qu’ils ont appris.

DCPM/MENAPLN.